Léa Barbazanges
Née en  1985 à Rennes, France. Vit et travaille à  Strasbourg.

Textes
Léa Bismuth
Trois histoires naturelles
TROIS HISTOIRES NATURELLES
Léa Bismuth

Il faudrait imaginer pénétrer dans une exposition en plein air, dans un espace ouvert au vivant et à l’infinie fluidité du mouvement naturel. Nous irons à la rencontre de différentes espèces, des plantes aux animaux, dans une réflexion immersive et interrègne. Il s’agira ici d’ouvrir l’accès au vivant d’une manière qualifiée et située, non pas pour donner prise sur le naturel, mais au contraire pour engager un dialogue en conscience avec la nature elle-même, en tant que concept complexe. Cette nature est une réalité tangible, qu’il nous est possible d’arpenter et de faire entrer en résonance avec d’autres champs : botanique, zoopoétique et minéralogie forment ainsi trois histoires naturelles, trois contes, trois unités d’œuvres.

BOTANIQUE
Dès l’entrée de l’exposition, au rez-de-chaussée du musée Ziem, des Coupoles. Celles-ci ont été réalisées en 2012 avec des feuilles d’Elaeagnus, de petits arbustes persistants et touffus. Ces feuilles ont la particularité d’être argentées sur l’une de leurs faces et de rester quasiment intactes avec le temps. Ainsi, les Coupoles, ces demi-sphères, renvoient au regard qui les sur- plombe une certaine luminosité depuis leurs creux. Dispersées, elles se donnent en une coupe d’offrande posée au sol. Pour décrire ce qui se produit, parlons d’un matérialisme familier, alimenté par une manière de s’approprier la nature, et cela à notre échelle : le visiteur, dès lors, peut interagir avec cette œuvre qui elle-même participe d’une démarche beaucoup plus large. Le matérialisme familier dont il est question opère non pas sur mais avec le vivant. Et il suffit à l’artiste de sortir dans la rue, ou de parcourir des friches, pour y trouver inspiration et matière à la transformation plastique.
C’est cette démarche qui est entreprise, toujours à l’écoute des beautés de la nature et fidèle à la curiosité des botanistes inlassables. Lorsqu’une feuille de Monstera deliciosa – prélevée au jardin botanique de Strasbourg – devient gravure, ce sont toutes ses nervures qui prennent une dimension graphique puisque cette feuille, dans toute sa complexité esthétique, devient un motif estampillé sur aluminium. Pour cela, l’artiste a travaillé avec un carrossier 1 spécialiste de la tôlerie-forme. Elle a réalisé cette feuille à l’échelle du corps humain, et cela avec tous les outils offerts par la pratique du tôlier-formeur. Ce végétal est aussi pour nous l’objet d’un étonnement esthétique permanent, chaque nervure devenant une incarnation plastique et presque éternisée. C’est par contact, au sens où on l’entend dans la photographie primitive, que ces nervures laissent leur empreinte sur la plaque de métal. Alors peut-être faut-il garder la trace d’une feuille de Monstera deliciosa comme une relique. En l’observant, je pense à l’activité botanique et en particulier à Francis Hallé, qui n’a cessé de parcourir les forêts tropicales primaires depuis les années 1960 pour inventorier les espèces qui s’y développent, en un gigantesque atlas de familles élaboré à l’aide de croquis d’abord, puis au moyen de dessins extrêmement précis.
On peut citer ici un entretien que Hallé a accordé dans le contexte de l’exposition « Nous les arbres » qui s’est tenue en 2019-2020 à la Fondation Cartier : dans un court extrait, ce dernier évoque sa
pratique de la botanique comme une science humaine infinie 2. Il ne s’agit certainement pas selon lui d’épingler les espèces comme le ferait un entomologiste, mais plutôt de vivre au diapason de la nature et de la comprendre intimement, afin de communiquer avec elle. Il parle en ce sens de la distinction à faire entre l’artiste – qui peut interpréter la nature et la faire sienne, en créant l’alliance d’une feuille d’arbre et d’une plaque d’aluminium par exemple – et le botaniste qui lui se doit de simplement respecter ce qu’il voit pour le donner à lire aux générations futures. Le botaniste portera aussi témoignage pour les espèces qui sont en voie d’extinction. Hallé a passé, minutieusement, des années à cette étude, prenant le relai d’une tâche antique. Il nous rappelle également ce formidable outil de connaissance qu’est le regard que nous portons sur le vivant, en une altérité non seulement fondamentale pour l’être humain, mais en outre fondatrice d’une communication possible entre l’humain et le non-humain : il insiste sur la discrétion incommen- surable des arbres, qui ne demandent rien et grandissent selon leurs lois propres. Il nous revient d’épouser cette discrétion en proposant des conditions pour leur survie, ou du moins en ne cherchant pas à leur nuire. Si la biodiversité est si vaste que nous n’aurons certainement pas le temps de découvrir tout ce qu’elle a à nous dire – surtout dans un temps où elle est menacée –, c’est encore à nous de la traverser sans l’anéantir.
Si Léa Barbazanges est à sa manière botaniste, c’est que la collecte est au cœur de sa démarche. Elle cherche ainsi à attirer l’attention sur ce qui croît, vit et nous environne dans notre quotidien sans que l’on y prenne garde. Qu’elle recueille de la poussière de comète, pour la dessiner au pastel à l’huile et à la craie sèche (dans l’œuvre Poussière de comète de la mission spatiale Stardust, 2015), ou encore plusieurs milliers d’aigrettes de pissenlit (3700 tout de même !) pour en faire un tableau vivant en volume, c’est bien au respect du mouvement de la vie qu’elle ne cesse de nous inviter. Et ce respect se joue depuis ses origines stellaires jusqu’à nos bouts de jardins les plus précaires. Les aigrettes de pissenlit récoltées par l’artiste sont attachées par l’akène, qui en est le fruit indéhiscent, c’est-à-dire capable de s’entrouvrir pour libérer sa graine. Les akènes de pissenlit ont ceci de particulier qu’ils portent l’aigrette (ou pappus), qui n’est autre que le petit plumeau de poils sur lequel nous soufflons afin que nos vœux se réalisent. Par l’action du vent, les aigrettes seront dispersées, et cela extrêmement loin, pour enfin voler et se multiplier. On parle alors de diaspore, action par laquelle une espèce végétale est disséminée. Peut-on envisager une intelligence de la nature ? Le débat reste ouvert parmi les philosophes et les scientifiques, mais toujours est-il que cette intelligence doit être qualifiée en des termes végétaux et non cérébraux. Il en va d’une vie propre, d’une forme de vie qui déploie les moyens et les capacités faramineuses de son développement.
C’est bien une pollinisation artistique qui est ici l’enjeu majeur. Cette pollinisation aura des réso- nances chez tout spectateur de ce magnifique tableau d’aigrettes. En hybridant les règnes – et en accordant une dimension proprement picturale à ces pissenlits –, l’artiste élabore un art du tissage et fait de sa récolte une source vive pour l’œuvre. Soufflons donc joyeusement sur ces pissenlits pour changer de point de vue et enfin réhabiliter les espèces oubliées ou piétinées trop de fois. Il nous faudra sans doute, désormais, ne jamais cesser de scénariser le possible pour faire muter la pensée et esquisser une écologie en tant qu’étude des milieux. Cette écologie artis- tique met aussi puissamment en perspective la relation des vivants entre eux dans ces milieux. Léa Barbazanges fait précisément ici ce que Frédérique Aït-Touati, Alexandra Arènes et Axelle Grégoire écrivent dans Terra forma : elle ouvre « cette zone interbiome, zone de vie incluant des micro-ressources cachées dans les interstices du quotidien 3 ».

ZOOPOÉTIQUE
Les insectes et les animaux ont aussi quelque chose à dire, et en premier lieu les mouches. En 2005, Léa Barbazanges réalise une Page d’ailes, constituée d’ailes de mouches Calliphora vicina. Cette espèce, très commune, est aussi appelée « mouche bleue » ou « à viande ». Souvent – pour leur côté carnassier, nécrophile ou encore scatophage –, ces mouches inspirent le dégoût et sont balayées d’un revers de la main. Mais l’artiste le rappelle : Calliphora veut aussi dire étymologi- quement « qui porte le beau ». Elle s’empare de ces insectes pour en faire un petit tableau, ou une page d’écriture. S’agit-il d’une forme d’ex-voto ou d’un reliquaire extrêmement précieux et pourtant réalisé à partir de presque rien ? L’art est ici méditatif puisque les ailes sont assemblées à la main, entre elles et bord à bord, au long de plusieurs mois de concentration. Cela crée un paysage onirique fourmillant, « comme si l’ordonnance des ailes rappelait la forme antérieure de la mouche », précise l’artiste. En regardant cette page d’écriture, au format A4, comment ne pas penser aux « microgrammes 4 » de Robert Walser, dont les signes typographiques sont si petits qu’ils paraissent quasiment illisibles à l’œil nu ? Écrire avec l’invisible, alors : peupler la page blanche de signes. En faire une page d’ailes et redonner un certain envol au poème.
Dans la pensée de Jacques Derrida (L’Animal que donc je suis), Jean-Christophe Bailly (Le Parti pris des animaux) ou encore Élisabeth de Fontenay (Le Silence des bêtes), on retrouve cette attention portée à l’animal, en interrelation avec l’humain : l’humain regarde l’animal qui à son tour le regarde, en une phénoménologie de la réciprocité. C’est ce que la philosophe Anne Simon appelle la « zoopoétique 5 », c’est-à-dire une approche littéraire, fondée sur un rapprochement entre les sciences humaines et sociales et celles du vivant, qui vise à mettre « l’accent sur la richesse des interactions entre humains, autres animaux, plantes, atmosphère ou minéraux, et tente ce faisant de déconstruire la catégorie occidentale de “règnes” distincts des uns des autres, et réputés “naturels 6” ». S’il faut imaginer une zoopoétique pour cette Page d’ailes, une référence me vient immédiatement à l’esprit, la manière dont Marguerite Duras décrit la mort d’une mouche dans son livre Écrire :
« Ça a été long. Elle se débattait contre la mort. Ça a peut-être duré entre dix et quinze minutes et puis ça s’est arrêté. La vie avait dû s’arrêter. Je suis restée pour voir encore. La mouche est restée contre le mur comme je l’avais vue, comme scellée à lui. Je me trompais, elle était encore vivante. Je suis encore restée là à la regarder, dans l’espoir qu’elle allait recommencer à espérer, à vivre. Ma présence faisait cette mort plus atroce encore. Je le savais et je suis restée. Pour voir. Voir comment cette mort progressivement envahirait la mouche. Et aussi essayer de voir d’où surgissait cette mort. Du dehors, ou de l’épaisseur du mur, ou du sol. De quelle nuit elle venait, de la terre ou du ciel, des forêts proches, ou d’un néant encore innommable, très proche peut-être, de moi peut-être qui essayais de retrouver les trajets de la mouche en train de passer pour l’éternité 7. »
Cette description est d’une telle intensité que chacun de nous peut se dire qu’il n’a jamais su observer la mort d’une mouche : Duras ne livre aucune précision anatomique et, pourtant, elle semble comprendre de l’intérieur les phénomènes physiologiques opérés dans le corps minuscule de l’insecte. Elle s’en fait la messagère horrifiée. Ce qui la touche et nous touche à cette lecture, c’est que la mort de la mouche ne compterait pour rien et pour personne. Qu’est-ce qu’une mort qui ne compte pas ? Celle dont personne ne témoigne. La Page d’ailes fait une éternité de ces ailes de mouches disparues. La page devient un amas chorégraphique de corps absents aux contours parfaits.
De la mouche, Léa Barbazanges passe au porc, avec une installation réalisée grâce à un assemblage de plusieurs crépines. La crépine est la membrane qui renferme les viscères de l’animal, en une paroi d’une extrême finesse, transparente, aux accents lactés. Ici encore, un peu comme pour les nervures d’une grande feuille tropicale, le réseau de veines révèle une arborescence magistrale, en un dessin naturel et parfaitement corallien. L’œuvre est suspendue dans l’espace et joue de sa légèreté, tel un voile en mouvement. Ce n’est plus de la graisse que nous voyons, mais un paysage aquatique et ramifié. Le geste de l’artiste, alors, consiste à savoir porter son attention sur l’infime, pour le donner à voir tout en lui permettant de révéler sa beauté naturelle et sa perfection formelle.

MINÉRALOGIE
Léa Barbazanges fait du motif un outil de révélation de l’invisible : on comprend alors pourquoi elle peut faire un usage concerté autant de la crépine de porc que des cristaux. En effet, citons l’œuvre Cristaux – ennéagone (2010-2020), qui évoque formellement l’installation en crépines de porc : toutes deux ont en partage une certaine monumentalité et une transparence lumineuse. Pour la réaliser, elle utilise des cristaux de calcite. Les dimensions choisies, telles celles d’une porte, sont de 2,10 mètres sur 90 centimètres et sont pour l’artiste une invitation au voyage. Il nous faudra entrer par cette porte dans un monde à la fois nocturne et lumineux, en une sorte de grotte rassurante.
Si Léa Barbazanges s’intéresse aux cristaux, c’est qu’il s’agit de minéraux obéissant à un agence- ment particulier, régulier, mathématique. C’est alors que l’artiste se fait cette fois-ci cristallographe. L’œuvre Ligne de mica – spécialement produite pour l’exposition au musée Ziem en 2021 – se donne à voir comme une ligne de 14 mètres de long. « Le mica est très présent autour de nous, dans la nature. C’est ce que l’on voit briller dans le sable ou les galets », rappelle l’artiste qui joue ici du chatoiement des couleurs et de leur miroitement. Les cailloux sont effeuillés et disposés en séquences répétitives, mais pourtant jamais totalement identiques. En 2019, Léa Barbazanges a déjà mené des expérimentations avec Sylvain Ravy, chercheur au CNRS, pour MicaPenrose : le mica y est travaillé pour son scintillement et ses propriétés optiques, mais amplifié afin de mettre en scène un motif complexe susceptible d’émerveiller par sa structure. En décomposant la lumière, telle une bulle de savon, l’artiste s’approprie son caractère ondulatoire.
Cette promenade, constituée de trois histoires naturelles, nous plonge dans une encyclopédie en mouvement, toute en liberté créative, à l’écoute des formes et des espèces, et surtout de leurs potentiels. Si Léa Barbazanges peut trouver des sources d’inspiration dans les sciences, elle n’en reste pas moins toujours poète, c’est-à-dire capable de faire dire aux formes ce que d’habitude elles taisent.

Texte écrit par Léa Bismuth pour le catalogue « à la lisère du visible », éditions Trente et Un, à l'occasion de l'exposition personnelle au musée Ziem.

1. Il s’agit d’Isaak Rensing, de la carrosserie HH Services, à Strasbourg.
2. Je renvoie ici à la vidéo en ligne : Francis Hallé, Web-série Nous les arbres, épisode 1/5, Paris, Fondation Cartier pour l’art contemporain, 2019, https://www.youtube. com/watch?v=63F1se_d9KE.
3. Frédérique Aït-Touati, Alexandra Arènes et Axelle Grégoire, Terra forma. Manuel de cartographies potentielles, Paris, Éditions B42, 2019, p. 154.
4. Rappelons l’exposition « Robert Walser : Grosse kleine Welt. Grand petit monde », aux Beaux-Arts de Paris, 2018-2019.
5. Je renvoie ici à l’ouvrage d’Anne Simon qui vient de paraître : Une bête entre les lignes. Essai de zoopoétique, Marseille, Wildproject, coll. « Tête nue », 2021.
6. Anne Simon, « Présentation de la zoopoétique », Animots. Carnet de zoopoétique, s. d., https://animots. hypotheses.org/zoopoetique.
7. Marguerite Duras, Écrire, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Folio », 1993, p. 39.
Sonia Recasens
A la lisière du visible
Selon une ancienne conception de la Renaissance chère à Michel Ange, l’ambition du sculpteur est de retrouver et de révéler la forme qui est déjà contenue dans le matériau utilisé. L’artiste Léa Barbazanges s’inscrit dans cette tradition, à l’exception qu’elle ne « retrouve » pas, mais donne à voir le dessin de la matière, dans sa pure et simple beauté. « Retrouver » suppose qu’on s’est éloigné, qu’on a perdu de vue la matière pour y revenir. Or, chez l’artiste, la matière est reine. D’origine végétale, animale ou minérale, la matière naturelle est au cœur de son processus artistique. Traditionnellement, un artiste se définit par la technique qu’il utilise : peinture, sculpture, dessin. Léa Barbazanges échappe à cette vision académique de l’art. Son œuvre, singulière et fascinante, développée depuis une quinzaine d’années, ne relève ni de la peinture, ni de la sculpture, ni du dessin, tout en les convoquant de manière surprenante et poétique. Chaque œuvre est le fruit d’un long et unique processus de collectes, d’assemblages, de répétitions.
Tout commence par la collecte méticuleuse de matériaux prélevés dans la nature. Des matières qui nous sont familières, mais a priori étrangères au champ des arts plastiques : des ailes de mouches, des aigrettes de pissenlit, des pétales de coquelicots, de la crépine de porc, des filaments de clémentine, des feuilles de vigne, des graines de platane… L’artiste explique : « J’emploie des matériaux organiques car je veux parler du vivant, de la vie de chacun. » Douée d’une acuité d’observation et d’une curiosité affranchie de préjugés, Léa Barbazanges sait voir le potentiel plastique de matières issues de notre quotidien mais que nous n'observons plus avec attention : un graphisme minutieux, une translucidité, une couleur, une forme…. Des détails qui la fascinent et la poussent à explorer les propriétés de ces matières communes, pour en révéler le caractère extraordinaire.
Chaque rencontre avec un nouveau matériau est l’occasion d’un nouveau défi : développer une technique particulière pour lui apporter une pérennité. Après la collecte, vient ainsi le temps de la recherche et de l’expérimentation pour trouver le geste juste. Avec minutie et patience, l’artiste apprivoise la matière pour en comprendre la substance, les qualités. Avec respect et soin, elle en teste les limites pour éprouver la résistance. D’une pièce à l’autre, le processus n’est jamais le même. Tout est à apprendre, à inventer, à découvrir. Une démarche originale qui semble renouer avec le temps des Premiers Hommes, où avant de peindre vaches et taureaux sur les parois des grottes, nos ancêtres ont d’abord dû trouver les matières naturelles (charbon, oxyde de fer, ocre…) pour réaliser ces peintures et trouver les moyens de les rendre pérennes (argile, talc…). Mais plutôt que d’utiliser ces matières naturelles pour imiter la nature, Léa Barbazanges œuvre à donner à voir la matière brute pour révéler les couleurs et les dessins incroyables présents dans la nature : les nervures du marbre blanc de Carrare poncé jusqu’à devenir translucide (Feuille de marbre, 2011) ; l’organisation structurelle de cristaux de calcite (Cristaux, 2012) ; la ligne qui traverse les pierres de dolomite (Une ligne de magnésite dans la dolomite, 2017) ; la modélisation de l'agencement des atomes d'un quasi-cristal (MicaPenrose, 2019) ; le rouge profond de l’anthocyane présent dans les feuilles de vignes (Malbec, 2020) ; le maillage des graines de platanes (réceptacle d'une graine de platane, 2009) ; les couleurs chatoyantes du mica, un cristal biréfringent (Mica, 2020).
Panta rei ! « Tout s’écoule, rien ne reste tel » selon l’expression du philosophe Héraclite, pour qui l’origine du monde et de la vie est le mouvement. Un mouvement qui, avec le temps, altère les êtres et les choses. Toute la prouesse de Léa Barbazanges est de parvenir à figer ce mouvement incessant au cœur du cycle naturel, pour sublimer le fluide qui crée ces dessins et ses couleurs cosmogoniques dans la nature.
Enfin, la rencontre de l’œuvre avec le public est primordiale, car le processus de l’artiste insiste sur la globalité des perceptions et des sens : la matière, la forme, l’espace... Dans une économie de moyens, l’œuvre trouble et surprend le spectateur qui est invité à prêter attention aux détails, aux frémissements, aux vibrations… C’est une expérience sensorielle, sensuelle, qui nous plonge dans un état méditatif de prise de conscience de l’instant présent et de l’environnement. L’étonnement est le moteur poétique de l’œuvre de Léa Barbazanges, dont la beauté côtoie la lisière du visible, pour mieux questionner l’essence de l’art comme de la vie.Selon une ancienne conception de la Renaissance chère à Michel Ange, l’ambition du sculpteur est de retrouver et de révéler la forme qui est déjà contenue dans le matériau utilisé. L’artiste Léa Barbazanges s’inscrit dans cette tradition, à l’exception qu’elle ne « retrouve » pas, mais donne à voir le dessin de la matière, dans sa pure et simple beauté. « Retrouver » suppose qu’on s’est éloigné, qu’on a perdu de vue la matière pour y revenir. Or, chez l’artiste, la matière est reine. D’origine végétale, animale ou minérale, la matière naturelle est au cœur de son processus artistique. Traditionnellement, un artiste se définit par la technique qu’il utilise : peinture, sculpture, dessin. Léa Barbazanges échappe à cette vision académique de l’art. Son œuvre, singulière et fascinante, développée depuis une quinzaine d’années, ne relève ni de la peinture, ni de la sculpture, ni du dessin, tout en les convoquant de manière surprenante et poétique. Chaque œuvre est le fruit d’un long et unique processus de collectes, d’assemblages, de répétitions.
Tout commence par la collecte méticuleuse de matériaux prélevés dans la nature. Des matières qui nous sont familières, mais a priori étrangères au champ des arts plastiques : des ailes de mouches, des aigrettes de pissenlit, des pétales de coquelicots, de la crépine de porc, des filaments de clémentine, des feuilles de vigne, des graines de platane… L’artiste explique : « J’emploie des matériaux organiques car je veux parler du vivant, de la vie de chacun. » Douée d’une acuité d’observation et d’une curiosité affranchie de préjugés, Léa Barbazanges sait voir le potentiel plastique de matières issues de notre quotidien mais que nous n'observons plus avec attention : un graphisme minutieux, une translucidité, une couleur, une forme…. Des détails qui la fascinent et la poussent à explorer les propriétés de ces matières communes, pour en révéler le caractère extraordinaire.
Chaque rencontre avec un nouveau matériau est l’occasion d’un nouveau défi : développer une technique particulière pour lui apporter une pérennité. Après la collecte, vient ainsi le temps de la recherche et de l’expérimentation pour trouver le geste juste. Avec minutie et patience, l’artiste apprivoise la matière pour en comprendre la substance, les qualités. Avec respect et soin, elle en teste les limites pour éprouver la résistance. D’une pièce à l’autre, le processus n’est jamais le même. Tout est à apprendre, à inventer, à découvrir. Une démarche originale qui semble renouer avec le temps des Premiers Hommes, où avant de peindre vaches et taureaux sur les parois des grottes, nos ancêtres ont d’abord dû trouver les matières naturelles (charbon, oxyde de fer, ocre…) pour réaliser ces peintures et trouver les moyens de les rendre pérennes (argile, talc…). Mais plutôt que d’utiliser ces matières naturelles pour imiter la nature, Léa Barbazanges œuvre à donner à voir la matière brute pour révéler les couleurs et les dessins incroyables présents dans la nature : les nervures du marbre blanc de Carrare poncé jusqu’à devenir translucide (Feuille de marbre, 2011) ; l’organisation structurelle de cristaux de calcite (Cristaux, 2012) ; la ligne qui traverse les pierres de dolomite (Une ligne de magnésite dans la dolomite, 2017) ; la modélisation de l'agencement des atomes d'un quasi-cristal (MicaPenrose, 2019) ; le rouge profond de l’anthocyane présent dans les feuilles de vignes (Malbec, 2020) ; le maillage des graines de platanes (réceptacle d'une graine de platane, 2009) ; les couleurs chatoyantes du mica, un cristal biréfringent (Mica, 2020).
Panta rei ! « Tout s’écoule, rien ne reste tel » selon l’expression du philosophe Héraclite, pour qui l’origine du monde et de la vie est le mouvement. Un mouvement qui, avec le temps, altère les êtres et les choses. Toute la prouesse de Léa Barbazanges est de parvenir à figer ce mouvement incessant au cœur du cycle naturel, pour sublimer le fluide qui crée ces dessins et ses couleurs cosmogoniques dans la nature.
Enfin, la rencontre de l’œuvre avec le public est primordiale, car le processus de l’artiste insiste sur la globalité des perceptions et des sens : la matière, la forme, l’espace... Dans une économie de moyens, l’œuvre trouble et surprend le spectateur qui est invité à prêter attention aux détails, aux frémissements, aux vibrations… C’est une expérience sensorielle, sensuelle, qui nous plonge dans un état méditatif de prise de conscience de l’instant présent et de l’environnement. L’étonnement est le moteur poétique de l’œuvre de Léa Barbazanges, dont la beauté côtoie la lisière du visible, pour mieux questionner l’essence de l’art comme de la vie.

Sonia Recasens
Critique d’art
Florian Gaité
Léa Barbazanges
Le travail de Léa Barbazanges renoue avec les instincts les plus archaïques de l’art, avec la fascination des premiers hommes pour les curios, ces objets naturels (fossiles, minéraux, coquilles..) recueillis pour leurs formes insolites ou leur brillance et mis à l’abri dans des grottes. Curieuse, au sens fort de celle qui est à la fois fascinée et qui veut prendre soin, elle retravaille leur matérialité pour produire des sculptures, des “assemblages organiques”, qui redoublent la plasticité de la nature. Ses réalisations s’inspirent à la fois de processus physiques (accumulation, cristallisation...) et artistiques (dessin, collage, taille...) pour nourrir un imaginaire biomorphe, qui i prime ses propres formes au vivant. Il en va alors de son étonnement moteur comme de l’effet esthétique que ses œuvres produisent : la rencontre contemplative avec le “fantastique naturel”, pour reprendre l’expression de Roger Caillois, agit comme un puissant stimulant de l’imagination par lequel éprouver, et peut-être réinventer, le rapport de l’homme à la vie.

Léa Barbazanges ne se satisfait pour autant d’aucune séduction facile et emploie souvent des matières organiques ordinaires, sinon villes. Son travail est porté par un désir, à certains égards romantique, de troubler les valeurs d’appréciation entre matériaux nobles et pauvres, de trouver l’or jusque dans la boue. L’aile de la mouche trouve par exemple sa dignité esthétique dans la mise en valeur de la finesse de ses lignes et des nu-ances de sa transparence grisée. De même, un voile réalisé en crépine de porc révèle le potentiel esthétique des viscères, dont la membrane ferait presque jeu égal avec la dentelle ou la soie. On retrouve cette réticularité, ce rhizome, dans des compositions à base de filaments de clémentine, qui, au même titre que les œuvres en dolomites (les rebuts d’une carrière à Satka), subliment le déchet pour en faire persévérer l’existence. Son refus du précieux atteint néanmoins ses limites face aux capacités métamorphiques du cristal, à la profondeur chromatique de l’or, aux veines du marbre ou à la délicatesse des pétales de coquelicot qui lui offrent l’occasion d’accorder la minutie de son exécution, la précision de sa technique, à la forme naturellement sophistiquée de son matériau.
Par-delà leur formalisme, les œuvres de Léa Barbazanges proposent enfin l’expérience d’une fragilité qui sensibilise à la précarité du vivant. Son esthétique filaire donne à cette volonté les moyens de s’exprimer, se déployant de l’échelle microscopique (cheveux, pissenlit, aiguilles de pin) au plus monumental (des fils de cristal de 2m70 de hauteur ou un fil d’ailes de mouche de 15m). A travers leur vulnérabilité, la plasticienne livre sa version de la vanité, formulée en réponse à l’érosion du lien de l’homme à son environnement. Dans ce plaidoyer tacite pour la richesse de la vie, une toile d’araignée ou de vers à soie convoque l’image du tissage de l’existence, quand l’usage d’ailes d’insecte ou de peaux de poisson marque son intérêt pour tout ce qui résiste à la putréfaction. La minéralité même affiche sa vitalité propre, perçue à travers la mise en œuvre d’une proto-biologie cristalline ou de pierres réfractaires, roches survivantes, résistant à des températures extrêmes. A l’image de sa feuille de magnolia en décomposition sculptée dans une fine plaque de cuivre, Léa Barbazanges produit ainsi des formes aussi simples que fascinantes, à la force concrète et symbolique, par lesquelles elle réalise, à sa mesure, la définition de l’art comme lutte vitale, comme moyen de résister à la mort.

Florian Gaité
Estelle Pietrzyk
Oreiller d’herbes*
Fils d’araignée, ailes de mouches, feuilles d’"Eleagnus", filaments de clémentines sont parmi les matériaux prisés par Léa Barbazanges qui crée ce qu’elle désigne elle-même comme des « assemblages organiques ». Auteure d’œuvres qui se situent au bord de l’immatériel, ses dessins dans l’espace, de même que ses sculptures sans poids sont néanmoins présentes, à la fois discrètes et brillant d’un éclat furtif, comme celui que la nature offre parfois à celui qui sait le voir. Ses œuvres, qui, à première vue, semblent plus proches de l’élément naturel issu d’un cabinet de curiosités que de l’artefact, intriguent et invitent à une approche qui dépasse celle du seul regard : on a envie de humer les pétales des fleurs de pavot ("Papaveraceae" et marbre", 2012), d’éprouver la douceur des pissenlits ("Intérieur d’aigrettes", 2013), d’écouter le vent bruisser dans les algues nori cousues ensemble ("Kim", 2014). L’extraordinaire minutie que requiert chaque création s’oublie aisément, pas de labeur ni de lourdeur dans ce corpus où l’aérien est roi et où le geste est silencieux, comme en retrait par rapport à la beauté sauvage des matériaux qui le compose. L‘artiste elle-même fait le choix d’une posture modeste en nommant ses œuvres d’après les éléments qu’elle utilise, se posant, non pas démiurge mais en complice, complice joyeuse du dialogue qui s’établit à voix basse entre elle et le matériau. Car c’est manifestement un plaisir pour Léa Barbazanges que de révéler, parfois de façon éphémère, les propriétés plastiques des particules animales ou végétales qu’elle manipule. La beauté surgit ainsi de l’inattendu au sein de cette œuvre qui sait dévoiler un monde resté invisible à la plupart d’entre nous et que l’on ne pourra plus ignorer dès lors qu’on l’a entrevu, à la façon des fleurs de camélia aperçues par l’œil du peintre du roman de Sôseki : « Ces fleurs éclosent aussi soudainement qu’elles tombent : des centaines d’années durant, elles vivent tranquillement à l’ombre des montagnes, loin de tout regard humain. Une fois qu’on les a vues, c’est la fin ! Quiconque les a vues n’est plus en mesure d’échapper à leur magie (1).

Estelle Pietrzyk


1 Sôseki, "Oreiller d’herbes", Payot et Rivages, Paris, 1993, p. 124
Glibert Lascault
Les “choses” énigmatiques de Léa Barbazanges
Raffinées, subtiles, précieuses, exquises, arachnéennes, les créations de Léa Barbazanges émeuvent, fascinent, troublent, émerveillent, envoûtent. Elles offrent des joies discrètes, des plaisirs secrets, des chances inespérées, des bouleversements déguisés, un bonheur voilé et précaire.
Les oeuvres de Léa Barbazanges sont incertaines, ambiguës, flottantes, équivoques, changeantes, instables, imprévues. Tantôt elles semblent banales, tantôt elles rayonnent. Tantôt elles se cachent dans l'ombre, tantôt elles éclairent et flamboient.
Léa Barbazanges sculpte, bâtit, combine, ajuste, dresse d'étranges “choses” énigmatiques. Elle les agence, elle les installe. Elle assemble des matériaux hétérogènes; elle les conjoint; elle les articule; elle les greffe; elle les marie et les unit. Elle trame les matériaux d'origine végétale, d'origine animale, d'origine minérale.
Par exemple, plusieurs milliers d'ailes translucides de mouches sont assemblées entre elles bord à bord (2005). Les pétales de coquelicots sont fixés à un support et leur assemblage se meut au moindre mouvement d'air (2011). Le sol est recouvert de cristaux (2010).
Les “choses” énigmatiques de Léa sont fragiles, éphémères et persistantes; elles ont un éclat furtif et luisent; elles brillent, elles questionnent; elles éblouissent. Les recherches artistiques de Léa Barbazanges sont proches de la philosophie de Vladimir Jankélévitch (1903-1985); elles donnent à penser au “Je-ne-sais-quoi” et au “Presque-Rien”.

Gilbert Lascault
Galerie Xippas
Exposition personnelle, Paris, 2014
La galerie Xippas est heureuse de présenter pour la première fois le travail de Léa Barbazanges en galerie. Cette jeune artiste née en 1985 et révélée lors du 58 ème Salon de Montrouge (2013), a exposé son travail dans diverses institutions en France et à l’étranger (principalement en Suisse et en Allemagne) depuis 2007.

Léa Barbazanges est une glaneuse, une investigatrice curieuse. Attentive à l’environnement, l’artiste s’attache à recueillir des matériaux d'origine minérale ou organique (végétale ou animale). Feuille d’or suspendue, cristaux, marbre blanc, aigrettes de pissenlits, fils d’araignée, filaments de clémentines, feuilles d’Elaeagnus, voilà le vocabulaire employé par Léa Barbazanges pour créer des œuvres qu’elle qualifie « d’assemblages organiques ». Pour elle, chaque rencontre avec un matériau est vécu comme un nouveau défi. Il s’agit avant tout d’en comprendre la substance, de trouver la façon de le manipuler, de chercher sa juste mise en forme afin d’en dégager les propriétés jusqu’alors invisibles.
Si en regardant ces œuvres le spectateur se trouve face à des fragments de réels tels qu’il ne les a jamais vus, c’est que l’artiste les sublime et en expérimente les caractéristiques pour tenter d’en dépasser les limites et les rendre extraordinairement graphiques sans l’aide d’aucun artifice. Le rectangle d’ailes de mouches devient un jeu de transparence, les filaments de clémentine un dessin abstrait, les feuilles d’Elaeagnus des puits de lumière, les cristaux des reflets brillants, changeant selon la luminosité... La beauté du travail de Léa Barbazanges réside dans la fragilité des œuvres, le toucher menaçant chaque objet de disparaître. En tentant de rendre pérennes les matières appréhendées comme éphémères, l’artiste nous invite à voir la force ténue qui réside dans la précarité. Rien de théâtral dans les œuvres domestiques de Léa Barbazanges, aucune mise en scène, tout au plus un support, toujours minimal et discret, pour permettre à l’œuvre d’être montrée. Chez l’artiste, le spectaculaire relève de l’extraordinaire en ce sens qu’il réside dans le procédé.

La Paroi de crépines réalisée in situ dans la dernière salle de l’exposition, grande œuvre éphémère, contrairement à la plupart des autres pièces, frappe par son étonnante beauté diaphane. Le matériau à priori repoussant devient une toile translucide faite de réseaux fascinants qui questionne le regard que nous portons sur le monde qui nous entoure. Dépassant la question de la relation entre art et nature, les œuvres de Léa Barbazanges attendent simplement d’être approchées, regardées, contemplées et appréciées pour l’infinie délicatesse qu’elles révèlent.
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CATALOGUE
Catalogue "Léa Barbazanges. À la lisière du visible"
Éditions Trente et un 
Texte de Léa Bismuth
Paru à l'occasion de l'exposition au musée Ziem
Achat du catalogue (12€) : musee@ville-martigues.fr


Bibliographie
2022"Quand l'art nous reconnecte avec la nature",
N° 457-458 JUILLET-AOÛT 2022
Beaux arts Magazine
Daphné Bétard
2022La cuisine de l'art d'Alain Passard​ Beaux arts magazine 453 Mars 2022
Daphné Bétard
2022« À quoi ressemble le futur de l'art ? », Beaux arts magazine, no 3451, janvier 2022
Florelle Guillaume
2021POUR LA SCIENCE N° 519 / JANVIER 2021 / 87
Loïc Mangin
Marion Moulin
2020Junkpage N° 79, p18.
Anna Maisonneuve
2020Process Magazine - Exposition "Paysage Intérieur", par la galerie Sinople 
Ambre Allart
2020The Art Newspaper, 10/07/2020
Anne-Lys Thomas
2020Connaissance des Arts N°918, p. 20
De Annick Colonna-Césari
2020Beaux Arts Magazine N° 433 p. 20
Domaine de Chaumont-sur-Loire
De Dominique Becht
2020Or Norme N°36, p. 45 
De Véronique Leblanc
2020CULTURE(s) N°12, p. 57
De Violaine Marolleau
2019Talents Contemporains N°8, p.15
De Audrey Pelletier
2018L’Œil N° 710, p. 36
Par Amélie Adamo
2018MAMAC, Nice, Catalogue de l’exposition «Cosmogonies, au gré des éléments»
Par Camille Paulhan
2018Fondation Fernet Branca, Saint-Louis, Catalogue de l’exposition, «L’Impermanence»
Par Pierre-Jean Sugier
2017Stammtisch, Catalogue d’exposition de la HEAR, Résonance[s]
Par David Cascaro
2015Ouvrage «50/52», chez 11/13 éditions, 2015
Par Audrey Pelletier
2015Semaine n°388 : «Être étonné c’est un bonheur !"
Par Philippe Piguet
2015« Mutations », Catalogue d’exposition., Institut national des métiers d’art. France, Musée des arts décoratifs. Paris
Par Eric-Sébastien Faure Lagorce
2015Cercle magazine
Par Marie Secher
2015Beaux Arts magazine, février 2015
Entretien avec Philippe Walter
2015Catalogue de l’exposition Galerie Suzanne Tarasiève, Paris, 2015
« Mais sait-on précisément où il se brise, où il se courbe, où il se déconnecte, et où il se rassemble ?»
Par Eugénie Martinache
2015Catalogue de l’exposition Experience Pommery # 12 « BLEU BRUT. 140 ans d’expériences»
Domaine Pommery
2014Marie Claire magazine n°746, Prix de l’art contemporain pour une artiste femme
AWARE
2014Marie Claire magazine n°745, Première édition du Prix AWARE pour les artistes femmes, AWARE
Archives of Women Artists, Research and Exhibitions; fondatrice : Camille Morineau.
2014MMCA, National Museum of Contemporary Art, Séoul, Corée
Catalogue bilingue en coréen et anglais
2014MMCA residency Goyang, National Museum of Contemporary Art, Séoul, Corée, Catalogue bilingue en coréen et anglais
2013Catalogue de vente aux enchères du salon de Montrouge (couverture)
2013AMA news letter Nr.102
Par Stéphanie Pioda
2013Libération, supplément du 14 Mai 2013 (couverture)
2013Catalogue 58 ème salon de Montrouge
Texte de Éric Suchère
2013Programmzeitung Kultur im Raum Basel Nr.290
Presse suisse
2012Catalogue Parti-Pris
LE 19, CRAC Montbéliard
2009Novo Nr.5
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